L'interaction mutuelle est la meilleure expérience d'apprentissage

L'apprentissage continu est maintenant devenu une évidence pour tous les secteurs et quel que soit le niveau d'emploi. Le fait que les entreprises puissent - et devraient de préférence - jouer un rôle clé à cet égard est également indiscutable. Mais là où l'accent est souvent mis sur une offre de formation personnalisée en en accord avec le plan de carrière, une autre vision est aujourd'hui mise en avant. De plus en plus d'organisations proposent un large éventail de cours et de formations qui soutiennent et stimulent le développement individuel de leurs employés. Lors du choix d'un employeur, la possibilité d'apprendre et de se perfectionner est souvent un facteur de décision pour les candidats. Mais en pratique, la motivation à apprendre s'avère être un sujet délicat.

Les organisations qui misent sur l'apprentissage et le développement (L&D) ont tendance à le faire par le biais d'offres d'apprentissage asynchrones, avec un contenu personnalisé qui peut être "consommé" en dehors des heures de travail. Toutefois, le retour sur investissement de cette approche semble assez limité. La recherche montre que 45 à 85% de ce qui est appris de cette manière est perdu. Surtout la nuit, beaucoup d'informations sont perdues - heureusement même - car cela permet au cerveau de faire le ménage. Nous abandonnons les informations et les connexions faibles. L'oubli est humain... Le cerveau humain n'est pas du tout doué pour mémoriser des données sans les appliquer régulièrement.

Gaspillage
Dans la pratique, les salariés laissent plus ou moins longtemps inutilisées les possibilités de formation qui leur sont offertes (éventuellement le budget de formation qui leur est alloué). D'après les études, le "gaspillage" peut atteindre 40 %. Les excuses les plus fréquemment invoquées sont le manque de temps et/ou le manque de pertinence. Cela contraste fortement avec les attentes/exigences au moment de la candidature à l'organisation.
La solution avancée consiste à personnaliser davantage l'apprentissage et à proposer la matière de manière plus compacte afin qu'elle puisse être traitée dans de courts moments d'apprentissage.
Mais ce n'est pas tout. Pendant le temps scolaire, les jeunes aiment se consulter, bavarder, partager des informations, discuter de questions, être d'accord ou non. Plus tard dans la vie, les employés préfèrent également apprendre collectivement, en interagissant les uns avec les autres. L'apprentissage collectif permet d'assimiler des connaissances plus rapidement et en plus grande quantité.

Se connecter
Aujourd'hui, de nombreuses applications et cours en ligne sont disponibles pour apprendre une langue, à utiliser au moment qui convient le mieux à l'emploi du temps personnel. Mais tout le monde sait que l'apprentissage d'une langue n'est vraiment réussi qu'en parlant aux autres, en interagissant avec les autres et en appliquant la langue de manière pratique.
Apprendre avec d'autres dans un contexte particulier plutôt que d'apprendre et d'appliquer unilatéralement. Grâce à l'interaction, le groupe vous influencera, vous corrigera, vous complétera, vous nuancera et vous fournira un nouveau contexte. Cela s'applique également à tous les autres participants : ils apprendront eux aussi, rafraîchiront leurs connaissances déjà acquises. C'est la force de l'apprentissage collectif. L'explication scientifique en est que les membres d'un réseau s'influencent mutuellement et stockent collectivement les connaissances acquises.
Grâce à l'interaction, les employés font l'expérience de l'implication, de l'ouverture et comprennent mieux la nécessité, l'approche et les conséquences. L'apprentissage collectif inspire également chaque individu du groupe.
L'apprentissage collectif et l'interaction font partie de nos origines biologiques et du fonctionnement du cerveau humain. Les êtres humains ont besoin d'un contexte. L'interaction avec les autres nous permet de comprendre et de façonner davantage ce contexte. Sans contexte, ce que nous apprenons ne « s'attache » pas à notre cerveau et nous lui faisons moins confiance, ce qui nuit également à la pertinence qui lui est attribuée.
L'apprentissage collectif en interaction nous convient naturellement le mieux. Les organisations devraient en faire un usage plus conscient.